Histoire d’octogénaires : Entraide et solitude

Les octogénaires tombent souvent ! Tous ceux qui m’entourent évoquent deux ou trois chutes. C’est moins angoissant que d’avoir un AVC, mais quand même ! les conséquences peuvent être multiples et tout aussi préoccupantes.

Je prendrai un exemple personnel/relationnel actuellement vécu. Cela me permettra d’élargir la question des effets de crise à ces âges avancés, effets négatifs ou positifs, c’est selon ! Je venais justement de publier un article sur la notion de crise ![1]

Le 20 Juillet dernier ma compagne tombe d’un escalier en allant chercher le journal, tôt de bon matin. Elle appelle à l’aide, les voisins se mobilisent, l’aident et viennent m’avertir (ma surdité m’a empêché d’entendre les appels !). Le SAMU arrive et procède à l’hospitalisation… quatre fractures à l’épaule et au bras droits… Plusieurs mois seront nécessaires pour qu’elle retrouve ses compétences droitières. Le 26 Juillet, je tombe à mon tour dans un autre escalier au moment d’aller à la pharmacie, j’y vais quand même (urgence RV test Covid), mon bras gauche en sang et douleurs tout le côté gauche .. Mon gendre arrive à la rescousse, me fait un second pansement (!) et m’amène chez le médecin. Pas de fractures visibles, mais fortes douleurs intercostales (peut-être fracture de côte, mais inopérable !). Je n’ai pas le Covid (bonne chose) mais une infirmière viendra tous les jours pour les soins (ce sera le cas jusqu’au 21 Août).

Ma compagne est aujourd’hui (29 Août jour de son anniversaire, 85 ans) en Maison de repos pour un deuxième mois !

Seul à domicile, au début avec l’aide des familles, des amis et des voisins, qui m’aidaient à gérer les courses et les rv (je n’ai plus de voiture), la nourriture (je ne sais pas cuisiner !), le linge (avec la personne qui nous aide habituellement sur ce point).

Je pensais à Jacques Limoges et à son livre « Je m’aide quand nous nous aidons ! S’entraider, un potentiel incommensurable »[2] que j’ai présenté sur mon site (www.pierretap.com) et dans Internet, et que je devais analyser ! Mes excuses, Jacques, mais nous sommes au pic de la crise et non à son début !

 

Au début en effet, nous avons bénéficié d’une aide multiple et renouvelée… mais lorsque les aidants ont eu le sentiment que le train-train positif est installé, chacun est repris par la nécessité de gérer ses propres affaires…et, c’est bien normal. Nous évitons alors de les solliciter, pour ne pas « exagérer nos demandes. Je fais appel aux aidants payants : la « SARL Marc Blanco traiteur » qui m’amène à domicile quatre repas par semaine (13  euros chacun ; publicité méritée pour la qualité et la quantité), que je complète chez mon épicier-boulanger (500 mètres de marche le matin, ça fait du bien, même pendant la canicule !), l’aide pour le linge et le ménage…

Pendant ce temps, ma compagne participe aux revendications pour une meilleure nourriture à la Maison de repos. Ce mécontentement, pour la nourriture, l’amène à prendre conscience de son refus d’aller en maison de retraite !

Sur les Maisons de retraite j’ai déjà eu l’occasion de montrer, preuves à l’appui en France et au Portugal, que la vie de couple n’y est pas possible[3].

Mais la famille de chacun voudrait bien envoyer l’un ou l’autre en Maison de retraite, comme seule réponse possible. Accueillir les personnes âgées chez soi peut d’ailleurs avoir des effets contradictoires…

En tout cas, j’ai aussi écrit que « Selon des études récentes, 80% des personnes âgées souhaitent rester à domicile le plus longtemps possible. Par ailleurs 90% des personnes qui partent vivre en établissement (hospices ou maisons de retraite) le font contre leur propre choix, généralement après une hospitalisation ou une alarme santé. »[4]

Une amie me disait qu’à nos âges les choses peuvent aller très vite ! Une voisine atteinte d’Alzheimer et admise dans une maison adaptée, vient de mourir, trois mois après. La moyenne du temps vécu en institution ? En 2016 j’écrivais d’ailleurs que « Trois résidents sur 4 sont des femmes, que leur moyenne d’âge est de 84 ans et deux mois[5], et que leur moyenne de séjour (c’est à dire de vie) est de 2 ans et 6 Mois !

Bon, je vais arrêter là cette étude de cas, en proche proximité. J’ai essayé de fonctionner en chercheur, malgré ma « vieille peau » ! Comme je l’ai aussi écrit la crise implique décision par gestion de nouveaux événements et effort pour éviter les ruptures !

 

[1] « Crise et développement : notion et conditions » (Researchgate, preprint, Mars 2022) (dans mon site n°

[2] 2021 Eidtion Bouquinbec

[3] Malgré les rares exceptions. Voir par exemple « Tap, P.  (2016) « La maison de retraite, entre le domicile et le mourir » CREAI_Paca-Corse pp.17-21. (n° 329, de mon site www.pierretap.com.). Voir aussi « Tap, P. (2011) «Corps, affectivité et sexualité avec l’avancée en âge» dans Philippe Pitaud  Sexualité, handicaps et vieillissement, pp. 73-117, Toulouse, Erès. Cf. page 106 et suivantes

[4] « Moi aidant, toi aidé : De la passion à la compassion » Colloque Agis/Univ. Aix-Marseille  citation p..1-2 (n° 330 de mon site).

[5] Tiens ! c’est justement mon âge actuel !!

Octogenarian’s story: Mutual aid and solitude

Octogenarians fall a lot! Everyone around me talks about two or three falls. It is less frightening than having a stroke, but still! The consequences can be multiple and just as worrying.

I will take a personal/relational example currently experienced. This will allow me to broaden the question of the effects of crisis at these advanced ages, negative or positive effects, it depends! I had just published an article on the notion of crisis![1]

Last July 20th my companion fell down a staircase while getting the newspaper, early in the morning. She calls for help, the neighbors mobilize, help her and come to warn me (my deafness prevented me from hearing the calls!). The ambulance arrived and proceeded to hospitalize her… four fractures in her right shoulder and arm… It took several months for her to regain her right-handed skills. On July 26, I fall in my turn in another staircase at the time to go to the pharmacy, I go there all the same (emergency RV test Covid), my left arm in blood and pains all the left side . My son-in-law comes to the rescue, makes me a second bandage (!) and takes me to the doctor. No visible fractures, but strong intercostal pains (maybe a rib fracture, but inoperable!). I don’t have the Covid (good thing) but a nurse will come every day for the care (this will be the case until August 21st).

My companion is today (August 29th, her birthday, 85 years old) in a nursing home for a second month!

Alone at home, at the beginning with the help of families, friends and neighbors, who helped me to manage the shopping and the rv (I don’t have a car anymore), the food (I don’t know how to cook!), the laundry (with the person who usually helps us on this point).

I was thinking of Jacques Limoges and his book « I help myself when we help each other! S’entraider, un potentiel incommensurable »[2] that I presented on my site (www.pierretap.com) and on the Internet, and that I had to analyze! My apologies, Jacques, but we are at the peak of the crisis and not at its beginning!

 

At the beginning, we benefited from multiple and renewed help… but when the caregivers had the feeling that the positive routine is installed, each one is taken back by the need to manage his own affairs… and, it is quite normal. We then avoid soliciting them, so as not to « exaggerate our demands. I then call upon the paying helpers: Marc Blanco catering company which brings me at home four meals per week (13 euros each; well deserved publicity for the quality and quantity), which I complete at my grocery-baker’s (500 meters of walking in the morning, that is good, even during the heat wave!), the help for the laundry and the cleaning…

During this time, my companion participates in the demands for better food at the nursing home. This dissatisfaction with the food led her to realize that she did not want to go to a nursing home!

On the subject of retirement homes, I have already had the opportunity to show, with supporting evidence in France and Portugal, that life as a couple is not possible there[3] .

But everyone’s family would like to send one or the other to a retirement home, as the only possible answer. Welcoming the elderly at home can have contradictory effects…

In any case, I also wrote that « According to recent studies, 80% of elderly people wish to remain at home as long as possible. On the other hand 90% of people who go to live in institutions (hospices or nursing homes) do so against their own choice, usually after a hospitalization or health alarm. »[4]

A friend told me that at our age, things can go very fast! A neighbor of mine who had Alzheimer’s and was admitted to an adapted home, just died, three months later. The average time lived in an institution. In 2016 I wrote that « Three out of four residents are women, that their average age is 84 years and two months[5] , and that their average stay (i.e. life) is 2 years and 6 Months!

Well, I’ll stop this case study here, in close proximity. I have tried to function as a researcher, despite my « old skin »! As I also wrote, crisis implies decision by management of new events and effort to avoid ruptures!

[1] « Crisis and development: concept and conditions » (Researchgate, preprint, March 2022) (in my site no.

[2] 2021 Eidtion Bouquinbec

[3] Despite the rare exceptions. See for example  » Tap, P. (2016)  » The retirement home, between home and dying  » CREAI_Paca-Corse pp.17-21. (No. 329, from my website www.pierretap.com. ). See also  » Tap, P. (2011) « Corps, affectivité et sexualité avec l’avancée en âge » in Philippe Pitaud Sexualité, handicaps et vieillissement, pp. 73-117, Toulouse, Erès. Cf. page 106 and following

[4] « Me helping, you helped: From passion to compassion » Colloquium Agis/Univ. Aix-Marseille quote p..1-2 (n° 330 of my site).

[5] Well, that’s just my age now!

Un nouveau livre de Jacques Limoges !

My Canadian friend, Professor Jacques Limoges, has asked me to introduce his new book, which I am very pleased to do. I will of course come back to it because of the importance of the theme of self-help and the way Jacques is guiding the debate!

Christian Heslon « Psychologie des âges de la vie adulte. Vie plurielle et quête de soi (2021, Dunod)

J’ai reçu le message suivant de mon ami, Christian Heslon qui me demande de vous informer de la parution de son dernier livre. Ce que je fais bien sûr, avec plaisir !
« J’ai le plaisir de t’informer de la parution chez Dunod de mon nouveau livre,
Psychologie des âges de la vie adulte. Vie plurielle et quête de soi, ci-joint et ci-dessous :
https://lnkd.in/eQSNhpUd
Du départ du nid familial jusqu’aux rivages du grand âge, cet ouvrage décrit les étapes et les crises, féminines et masculines, des vies adultes d’aujourd’hui. Désormais plus longues, plus mobiles et plus connectées qu’hier, nos vies sont devenues plurielles, tissant la variété de nos identités au fil de l’âge : multiples facettes de nos êtres, rôles successifs ou simultanés tout au long de nos vies intimes et sociales. Cette psychologie des âges de la vie adulte explore les choix, les parcours et les orientations des adultes contemporains : amour et couple, parentalité, carrière, retraite, grand-parentalité, rapport au temps et au corps. Des rencontres aux séparations, des évolutions professionnelles aux transformations personnelles, les cinq générations adultes actuelles poursuivent quatre révolutions toujours en cours : accès des femmes au statut social d’adulte, fin de la centralité du travail, milieu de vie en clé de voûte de l’existence et quête de soi à tout âge.
Amitiés chaleureuses,
Christian HESLON
Maître de conférences HDR en psychologie des âges de la vie (UCO-Angers)
Chercheur permanent INETOP-Psychologie de l’orientation (Laboratoire CRTD, CNAM-Paris)
Réseau UNESCO-UNITWIN Life-design Interventions for Decent Work (Wroclaw, Pologne & Lausanne, Suisse)
Responsable des Services aux Étudiants de l’UCO
(+33)(0) 611 505 228 christian.heslon@wanadoo.fr
https://lnkd.in/eD4zu8HR
Zone contenant les pièces jointes

Les chercheurs pendant le confinement lié au Covid (Colloque international (Leiria, Portugal) 26-27 Novembre 2021

Le 29 Juillet dernier j’ai été interviewé par le professeur Rui Santos, ami portugais de longue date, sur ma « situation de chercheur pendant le confinement lié au Covid », une façon pour moi de gérer les liens entre le privé et le professionnel : ce que j’appelais dans mes cours : l’articulation du je-nous qui facilite l’épanchement de (si-no) vie ! Cette interview a été présentée au « 9° international conference of mediaçao intercultural e intervençao social  » organisé hier et aujourd’hui (26-27 Nov 2021) par La Escola Superior de Educaçao e ciençias sociais da Politecnico de Leiria. Voici la version sonore de cet interview. Cliquer sur le lien Youtube ci-dessous : https://www.youtube.com/watch?v=8fwt7iRRBbU


Voici le texte en français :

chercheurs et Covid

Interview de Pierre Tap (29 Juillet 2021)

par le Professeur Rui Santos pour

9° Conférence internationale de Mediaçao Intercultural e Intervençao Social

Escola Superior de Educação e Ciências Sociais do Politécnico de Leiria

(26-27 Novembre 2021)

Question 1. Pierre Tap, un intellectuel avec un incroyable palmarès dans le domaine de la psychologie, avec des compétences intellectuelles réflexives uniques, comment avez-vous vécu et vivez-vous cette période de pandémie. Votre propre expérience, ce qui vous a le plus marqué au cours des événements ?

1A   A propos de vos compliments ?

Merci pour vos compliments, mais ils sont exagérés !  mon « palmarès » comme vous dites ne vaut que 19,14 selon Researchgate, ce qui est « très moyen » ! Ce chiffre est calculé à partir des publications dans des revues à comités de lecture, de préférence en anglais. Or j’ai peu publié en anglais durant mes 60 années de travail (1961-2021)..

Cette « valorisation » des chercheurs par les « bons points » me préoccupe beaucoup. J’ai fait partie de ceux qui (en psychologie) ont créé (ou participé à créer) en France, ces revues à comités de lecture.. mais j’ai le sentiment que cela accentue les conformités aux dépens de la créativité.

Je pense par contre que ce qui caractérise mes travaux c’est l’effort pour articuler collectivement le Savoir (la recherche scientifique) avec le Savoir-faire (l’action éducative, sanitaire et sociale) et avec le Faire-savoir (conférences, livres, contrats ou activités communes avec les Services publics, les associations, les groupes professionnels).

Il est clair par ailleurs que l’installation de mon Site Officiel (www.pierretap.com) (avec l’aide de mon fils Michel Tap, webmaster), site contenant la quasi-totalité de mes publications, téléchargeables, a sans doute été déterminante pour les faire connaître .

1B.  Vécu et Expérience pendant le confinement ?

Bien sûr, je suis un privilégié, j’ai appris à bien vivre ce qui peut poser problème à d’autres : gérer la solitude, le vécu en couple dans un contexte positif (familles, amis, voisins).

B1 La solitude et ses liens avec ce que j’ai appelé « le travail aux limites » : la volonté de faire ou pas, de dire ou de ne pas dire .. la façon dont je gère les limites que d’autres m’imposent, que la nature ou la maladie m’imposent, mon rapport à la mort.

Depuis mon adolescence j’ai appris à vivre de multiples situations dans la solitude, par nécessité professionnelle, mais en constatant son utilité par la qualité du travail fourni.

Par exemple : en 1979-1980 j’ai passé 10 jours par mois dans un monastère pour pouvoir terminer ma thèse d’Etat, laissant ma femme gérer la famille et nos 3 enfants, laissant mes collègues gérer le Labo, l’équipe, l’UFR. Je n’ai donc pas eu à souffrir de la solitude, comme beaucoup de personnes durant le confinement ..

B2 .. d’autant plus que je vis sereinement en couple, dans une ville tranquille de l’Aveyron, dans une maison permettant à ma compagne et à moi de vaquer à nos propres occupations et de nous retrouver à des moments multiples et ritualisés (à 84 ans chacun, les rituels sont utiles !) Par ailleurs les membres de la famille ou les amis, les voisins nous ont aidés en faisant certaines courses à notre place. La possibilité de faire des commandes à domicile a été très utile !

Dans les petits appartements, la vie de famille ou la vie de couple ont provoqué bien des problèmes à d’autres pendant le confinement.

B 3 En fait mes occupations, entre 2019 et 2021, sont la continuation du travail de chercheur en relation avec l’éducation, la santé, le travail, l’action sociale.

La co-direction (avec Jacques Curie) d’un Laboratoire CNRS intitulé « Personnalisation et changements sociaux » (1978-1991) nous obligeait à articuler constamment les sous-disciplines de la psychologie. Pendant la pandémie nous avons publié (avec Nathalie Oubrayrie-Roussel, Professeur à Toulouse-Jean Jaurès) un ouvrage intitulé « Personnalisation et dynamique relationnelle » dans lequel nous défendons justement la « personnalisation » comme développement et épanouissement de la personne (en interactions sociales), et non comme confondue aujourd’hui avec la « personnalisation de masse » (je personnalise mes achats, mes possessions).

Le fait que cet ouvrage a été traduit (sans notre accord) en 8 langues par Amazon, nous a amené à prendre conscience des avantages certains mais aussi  des inconvénients (réels) des traducteurs automatiques, de type Intelligenc Artificielle..

1C   Ce qui m’a le plus marqué au cours des événements ? (Le négatif mais aussi le positif)

  • – L’injustice dans les effets de la pandémie, face à la mort ;
  • – L’augmentation massive des troubles psychiques jusqu’aux dépressions et aux suicides, en particulier chez les étudiants ;
  • – L’augmentation massive de la violence domestique (plus de 50% dans une recherche en Italie), de la violence contre les femmes ;
  • – L’impossibilité des services psychiatriques de répondre à la demande ;
  • + L’importance des psychologues pour répondre à cet afflux de demande ;
  • – La façon inadaptée dont l’Etat a répondu aux besoins de psychologues ;
  • – L’émergence des anti-tout de la santé : des complotistes jusqu’à l’horrible « Shoah sanitaire » (utilisant l’étoile jaune de honteuse façon) ;
  • + la solidarité de la population à l’égard des soignants, des étudiants ;
  • + la mobilisation historique des psychologues pour défendre leur profession et leurs compétences ;
  • + l’importance des recherches scientifiques engagées sur le confinement et les effets de la pandémie.

Question 2. Quels parallèles établissez-vous entre cette pandémie et d’autres ravageurs et maladies du passé ?

Il faut faire quelques différences entre ces événements passés :

  • virus à l’origine des pandémies,
  • étendue géographique de l’épidémie (pandémies mondiales ou au moins d’un continent, épidémies nationales ou régionales,
  • différences en fonction du lieu d’émergence du mal.

2A Les différences liées au type de virus ou de maladie : la peste noire, la fièvre jaune, le cholera (1926) la grippe (espagnole, 1918, asiatique), la fièvre typhoïde (à Athènes, 430 avant JC, 25% des habitants meurent), la variole (peste antonine était en fait une épidémie de variole : 166 après JC 10 millions de morts)… le sida et son origine (le VIH ou virus de l’immunodéficience humaine (1980..) pandémie mondiale (cf. thèses à Toulouse) : un million de personnes meurent encore du Sida tous les ans (OMS).

La science permet parfois de découvrir l’origine d’une épidémie ayant tué des millions de morts :

Entre 1545 et 1550, 15 millions d’Aztèques sont morts de la maladie dite de cocoliztli. Deux chercheurs du l’Institut Max Planck ont analysé l’ADN de 24 victimes de cette épidémie. Ils découvrent que 10 de ces ADN contiennent des traces de salmonellose, maladie sans doute amenée par les conquistadores (pas de traces dans les ADN avant 1520 Hernan Cortès).

(mais pb : comment évaluer le nombre de morts associés à la salmonellose seule ?)

2B différences associées à l’extension de la maladie (pandémie : mondiale ou au moins continentale, épidémie : nationale, régionale).

Exemple : Les épidémies focalisées dans une région de l’Aveyron (France) :

Le 24 Mars 1628, la veuve de Garrelou (du boiteux) introduit la peste dans la bastide royale de Sauveterre (de Rouergue), 800 personnes vont mourir (en 3 mois !). La promiscuité est responsable de cette hécatombe. La couche aisée de la ville est allée assez tôt se retrancher dans les métairies isolées et pourvues de bonnes provisions.

Pas de décisions satisfaisantes, désordres .. La haine de classe s’est ensuite violemment manifestée (la famine ayant succédé à la peste).. révolte des Croquants en 1643 (leaders: Bernard Calmels, Jean Petit et Guillaume Bras, roués vifs !)

Il faut noter que la peste était endémique dans cette région : sept épidémies se sont déclarées en deux siècles (entre 1348 et 1557) ! Ceci fut d’ailleurs vrai aussi pour Paris et autres villes !

2 C Différences selon l’origine géographique de la pandémie :

Exemple la grande peste européenne de 1347-1352. Venue,elle aussi, de la Chine, apportée par les Tatars (turco-mongols) dans le port de Caffa, puis l’Inde, et jusqu’à Messine (Sicile) par plusieurs navires, puis Marseille.. 200 millions de morts sur 400 millions d’habitants dans le monde ! Très contagieuse, la peste noire est supposée frapper les riches comme les pauvres.

Deux effets particuliers :

  • Les « danses macabres » et les dessins, au-dessus des charniers .. Empereur, Pape, rois et évêques peuvent mourir : nous sommes égaux devant la mort ! Chaque dessin représente la mort dansant avec chacun, quelle que soit sa place sociale  !) de nombreuses miniatures vont apparaître ensuite dans les manuscrits .. Pourtant Alphonse XI de Castille est le seul monarque mort de la peste (1350). Par contre 37% des évêques de la Peninsule Ibérique ont peri. On a cependant associé les épidémies aux famines (comme causes ou comme effets), et donc à la pauvreté ..
  • Les poètes et les peintres vont montrer l’importance des conséquences éthiques et culturelles de la pandémie. Par exemple, en Italie, Pétrarque et Giovanni Boccacio (auteur de Décameron), mettent en évidence les défauts de la culture et la nécessité de changements  .. cf. l’histoire du Décameron : 7 femmes et 3 hommes fuient la peste de Florence et se réunissent dans une maison de campagne. Chacun devra raconter 10 histoires de la vie d’alors. Les 100 histoires constituent le Décameron. Mais Bocaccio comprendra l’importance de l’Histoire pour mieux saisir ce que devrait être le futur .. cf. son ouvrage sur les Hommes illustres, ensuite un autre ouvrage sur l’importance des femmes illustres ..
  • Notons que de nombreux peintres sont morts de la peste (en  particulier en Italie) Ambroise et Pierre Lorenzetti, Andrea Pisano, Maso di Banco.. entre 1347 et 1349

Dans le contexte de défense contre la peste, les Vénitiens inventent à cette époque le système de la mise en quarantaine toujours en vigueur aujourd’hui

2.D On a justement pu mettre récemment  en évidence les effets psychologiques négatifs de mises en quarantaine (en particulier la pandémie du Covid 1 de 2004).

D’après la méta-analyse de 24 mises en quarantaine récentes, par Samantha Brooks, et son équipe du King’s College of London, toutes les recherches signalent des effets psychologiques négatifs (stress post-traumatique, dépression, suicides) ; des conseils sont évoqués pour les soignants ..

Question 3. Quelles marques la pandémie va-t-elle laisser sur notre société ?

J’ai eu l’occasion d’écrire dans l’ouvrage de 2021, « qu’il nous faudrait (justement) passer des masques aux marques » Mais la société est déjà bien engagée dans les marquages de toutes sortes : marquages identitaires, marquages financiers et économiques (avec la personnalisation de masse les entreprises utilisent la diversification personnalisée des marques et des produits pour se démarquer !).

Par ailleurs il nous faut différencier les marquages individuels, familiaux, marquages associatifs ou sociétaux, institutionnels.

  • Marquages individuels et familiaux : Le stress post-traumatique, les traumatismes divers provoqués par les multiples événements vécus par la personne. Il y a déjà eu beaucoup à dire à propos des conséquences de la pandémie sur la santé mentale, sur la façon dont les personnes vivent les changements selon le style et le vécu du travail, sur la relance des apprentissages scolaires et professionnels, sur le vécu familial et conjugal, etc.

Ces effets vont persister, et parfois devenir des difficulés chroniques ..

  • Le confinement prolongé a fortement perturbé le fonctionnement des groupes sportifs, des associations et des spectacles culturels, des rencontres amicales ou festives. On peut s’attendre à des réactions d’exagérations et d’exaspérations des conduites compensatrices (la peur exaspère la sexualité..).
  • Mais on pourrait aussi constater l’émergence positive de productions d’œuvres artistiques, de relance des relations d’aides et de solidarité ..
  • Ceci dit la psychologie scientifique s’efforce toujours d’anticiper en vue d’améliorer l’aide aux personnes en difficultés, de comprendre les aspirations, les espoirs des personnes.
  • .. Mais où finit l’anticipation, ou commence le rêve ou l’utopie des lendemains qui chantent et du paradis pour tous ?
  • Prenons un exemple : les deux ouvrages titanesques de Yuval Noah Harari : « Sapiens » une brève histoire de l’humanité (500 pp) et « Homo deus » une brève histoire du futur (450 pp) ..
  • Dans « Sapiens », page 321, Harari précise avec raison que « la science, par définition ne prétend aucunement savoir ce qui doit être dans le futur. Seules les religions et les idéologies cherchent à répondre à ces questions ».
  • Dans la 11° page de « l’Homo deus » (du futur) l’auteur déclare : « Au cours des dernières décennies nous avons réussi à maîtriser la famine, les épidémies et la guerre. Bien entendu ces problèmes n’ont pas été totalement résolus (mais il est possible de relever les défis de la Nature). Face aux échecs notables, nous mettons en place une commission d’enquête pour savoir « qui » a « foiré » (le responsable) et comment réduire le trouble ! et « ça marche » ! Mais qu’allons-nous faire de nos pouvoirs immenses (biotechnologies, technologie de l’information) ?

Question 4. Que pensez-vous de l’origine  du Covid et des études faites pour la découvrir ?

Le 23 Juillet dernier, la Chine a annoncé avoir suspendu l’enquête de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui se déroule sur son sol.

C’est que deux hypothèses ont été formulées :

  • Le Covid serait une « zoonose » c’est à dire une maladie issue d’animaux et transmise à l’homme (cf. la grippe aviaire)
  • Ou le résultat d’une fuite accidentelle du virus manipulé en Laboratoire

La Chine a fait une campagne publicitaire géante pour « prouver » que le virus (déclaré à Wohan) était en fait d’origine étrangère (par les poissons congelés). Les scientifiques ont réfuté cette hypothèse. De toutes façons la relance du virus dans les régions chinoises peu concernées par l’influence des marchés du poisson, les oblige au silence. Toutefois les chercheurs chinois sont pourtant actifs. Ils ont par exemple informé le monde que le virus est contagieux 48 heures avant l’apparition de symptômes.

L’hypothèse retenue aujourd’hui est de type « zoonose », le virus est associé aux chauve-souris. Elles ont le virus « dormant » dans leur organisme depuis des décennies. Mais le virus ne peut pas être directement transmis à l’homme. Il faudrait trouver l’intermédiaire (un autre animal) qui aura pu servir de transmetteur (entre 2013 et 2019).

Le virus peut-il disparaître ? Seul le virus de la variole a disparu. C’est cependant possible pour le Sras-Cov 2. De nombreuses recherches ont été faites sur la survie du virus une fois émis dans l’air. Elles montrent la nécessité d’une grande prudence !

Question 5 : Quels Grands chercheurs/Universitaires âgés pouvez-vous évoquer à propos du Covid, de la vie et de la mort ?

Avant de rendre hommage à trois grands chercheurs dont deux sont décédés en 2021 et dont le 3° est toujours là, devenu centenaire ce mois-ci, je voudrais évoquer la question générale des morts du Covid.

Le 21 Juillet, 111 576 personnes sont mortes du Covid en France. 73% étaient âgées de 75 ans et plus, 58% étaient des hommes (2% avaient 44 ans ou moins).

Dans une autre étude comparant 4 pays européens, le taux de personnes décédées du Covid âgées de 70 ans ou plus était de 84% en France, 87% en Espagne, 86% en Italie et 86% en Allemagne.

Bien entendu, on voit le danger d’utilisation inadaptée de ces chiffres : les personnes décédées sont égalitaires devant la mort, quel que soit leur âge, leur sexe ou leur place dans la société (danse macabre !)

J’ai la chance d’être toujours vivant à 83 ans. Mais en Avril dernier j’ai été hospitalisé pour « insuffisance cardiaque » (alors que je croyais avoir bon cœur !) et je suis désormais doté d’un pacemaker. « Ils m’ont sauvé la vie ! », qui va donc suivre son cours ! (J’ai fait un compte-rendu un peu humoristique de cette hospitalisation, cf. mon site officiel !

Par contre notre ami Romain Gaignard est décédé du Covid à 85 ans (1936-2021), (Février 2021).

Président de l’Université de Toulouse Le Mirail (1996-2001) puis Président honoraire, ancien Directeur de la Coopération et des Relations Internationales au Ministère de l’E.N.,Romain est décédé du Covid le 14 Février 2021. L’Institut des Amériques (GIS. groupe d’intérêt scientifique, CNRS, Université Sorbonne Nouvelle) dont il fut l’un des co-créateurs, vient de lui rendre un vibrant hommage « in memoriam », pour ses activités de géographe/latino-américaniste.

Notre ami Axel Kahn est décédé le 6 Juillet dernier, après avoir envoyé une lettre à ses amis d’Internet pour les informer qu’il allait mourir bientôt.

Atteint du cancer, il était devenu Président de la Ligue contre le cancer. Il raconte qu’il n’avait pas beaucoup de chemin à faire pour aller de son bureau de Président à sa chambre (en soins palliatifs) !

Il avait été Président de l’Université de Paris V. Descartes. Médecin, Directeur de recherche à l’Inserm, spécialiste de la génétique et de l’immunologie, il a aussi développé des recherches sur l’éthique et sur les valeurs humanistes.

Je terminerai la trilogie par l’hommage à mon ami Edgar Morin, né le 8 Juillet 1921 et qui est donc devenu centenaire le 8 Juillet dernier !

J’avais eu l’occasion de sympathiser avec lui lors de rencontres à l’Institut Piaget au Portugal. Il avait aussi accepté de participer à un jury de thèse à Toulouse…

 J’admire ses idées et ses travaux depuis les années 60. Il a été le premier auteur cité dans ma première recherche sur le cinéma (Ikon, revue internationale de Filmologie, 1963) à propos d’un article publié dans Esprit !

Comme lui je pense que la reliance, l’entraide, la coopération et l’amour doivent devenir le moteur d’un changement de civilisation .. et d’une lutte pour la défense de notre planète. Au-delà de la conviction, nous devons trouver le savoir-faire collectif pour promouvoir les changements !

Pierre Tap

The paradoxical process of identization

The paradoxical process of identization
I have proposed to call the conflicting back and forth between identity and the project of change (individual or collective) ‘identization’. In the last published chapter (n° 332. « Suffering, trauma, coping and resilience in life ») I evoke the myth of the island Vanuatu: « the tree and the dugout » analysed by Joel Demaison in his thesis, (1985):
Every human being is torn between two contradictory and yet major needs:
– the need for the pirogue, i.e. for movement, for travel, for breaking away from oneself, from one’s community;
– the need for the tree, i.e. the rooting of identity, the attachment to one’s community.
Men constantly wander between these two needs, sometimes giving in to one, sometimes to the other… until they understand that it is with the tree that the dugout canoe is made. (I would add that the dugout can also travel to save the tree. ) « The tree is a metaphor for man, the man who stands upright in his ‘place’ plunges with it into the sacred ground of depth. Depth takes precedence over breadth. The tree-man lives only through the group-dugout. From the ‘founding journey’ of arrival on the island, Melanesian society ‘asserts itself as much as a society of roots as of journeys' » (1986, p. 518).
But I would like to add today the example of identization when an identity crisis occurs, for example in an elderly person who begins to lose his or her temporal and spatial bearings. Here is a real dialogue experienced by Hélène, who faithfully reported it to me, with great emotion:
« The phone rings, I take the call.
– I am Sylvie, (I do not recognise who is speaking)
– Sylvie? Sylvie what?
– I am Sylvie, » the person repeats (I still don’t recognise the voice)
– Sylvie Redon? (She does not answer directly!)
– I’m calling to tell you that we’re moving!
– Oh, really! Why are you moving?
– I don’t know, they didn’t tell me!. But you know, we’re going to a house that’s the same as this one… the same as here! .. And Alain (their son) is going to live not far away, in the South! .. I can’t talk to you for long on the phone! Here’s Jerome (her husband), he wants to talk to you.
Jérôme takes over communication
– Sylvie tells me that you are moving?
– Not at all! She’s talking nonsense … it’s not about that these days! (said very calmly). Goodbye! ».

(Names and surnames have been changed, of course!)

Identization, as a paradoxical articulation between identity and project, is clearly at work in this dream equivalent! The personal identity is disturbed (she does not answer the question of her identity), the project (moving to the South) is paradoxically harmonised by the identity of the house (the house in the South is the same as the one here!) and by the maintenance of the maternal identity (her son is here but he will be there too).
Of course, identization cannot be understood without the historical aspects, without placing the personal and contextual conditions, without the emotional dynamics that inevitably accompany any conflict, any crisis.

Pierre Tap






Le processus paradoxal d’identisation

Le processus paradoxal d’identisation

J’ai proposé d’appeler “identisation” le va-et-vient conflictuel entre l’identité et le projet de changement (individuels ou collectifs). Dans le dernier chapitre publié (n° 332. “Souffrances, traumatismes, coping et résilience dans la vie”) j’évoque le mythe de l’île Vanuatu : “l’arbre et la pirogue” analysé par Joel Demaison dans sa thèse, (1985) :

Tout homme est tiraillé entre deux besoins contradictoires et pourtant majeurs :

  • le besoin de la pirogue, c’est à dire du mouvement, du voyage, de l’arrachement à soi- même, à sa communauté ;
  • le besoin de l’arbre, c’est à dire l’enracinement à l’identité, l’attachement à sa communauté.

Les hommes errent constamment entre ces deux besoins, en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre.. jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’arbre que l’on fabrique la pirogue. (j’ai envie d’ajouter que la pirogue peut aussi voyager pour sauver l’arbre.. ) « L’arbre est la métaphore de l’homme, l’homme qui se tient droit dans son ‘lieu’plonge avec lui dans l’assise sacrée de la profondeur. La profondeur prime sur l’étendue. L’homme-arbre ne vit que par le groupe- pirogue ».. A partir du « trajet-fondateur » d’arrivée sur l’île, la société mélanésienne « s’affirme tout autant comme une société de racines que de voyages » » (1986, p. 518).

Mais je voudrais ajouter aujourd’hui l’exemple de l’identisation lorsqu’intervient une crise identitaire, par exemple chez une personne âgée qui commence à perdre ses repères temporels et spatiaux. Voici un dialogue réel vécu par Hélène, qui me l’a fidèlement rapporté, avec beaucoup d’émotion :

« Le téléphone sonne, je prends la communication.

  • Je suis Sylvie, (je ne reconnais pas qui parle)
  • Sylvie ? Sylvie comment ?
  • Je suis Sylvie, répète la personne (Je ne reconnais toujours pas la voix)
  • Sylvie Redon ? (Elle ne répond pas directement !)
  • Je te téléphone pour te dire qu’on va déménager !
  • Ah bon ! Pourquoi vous déménagez ?
  • Je sais pas, ils me l’ont pas dit !.. Mais tu sais, on va dans une maison qui est la même que celle-là.. la même qu’ici ! .. Et puis Alain (leur fils) va habiter pas loin, dans le Sud ! .. Je ne peux pas te parler longtemps au téléphone ! Tiens, voilà Jérôme (son mari), il veut te parler ..

Jérôme prend la communication

  • Sylvie me dit que vous déménagez ?
  • Pas du tout ! elle dit des bétises .. il n’est pas question de ça, ces temps-ci ! (ceci dit très calmement).. Au revoir ! ».

 

(Le nom et les prénoms ont été changés, bien sûr !)

 

L’identisation, comme articulation paradoxale entre l’identité et le projet, est manifestement à l’œuvre dans cet équivalent de rêve ! L’identité personnelle est troublée (elle ne répond pas à la question de son identité), le projet (déménager dans le Sud) est paradoxalement harmonisé par l’identité de la maison (la maison du Sud est la même que celle d’ici !) et par le maintien de l’identité maternelle (son fils est ici mais il sera là-bas, lui aussi).

Bien sûr, l’identisation ne peut se comprendre sans les aspects historiques, sans replacer les conditions personnelles et de contexte, sans la dynamique émotionnelle qui accompagne inévitablement tout conflit, toute crise.

 

Pierre Tap

 

 

 

 

 

 

Les 60 thèses soutenues sous la direction de Pierre Tap (secondé par plusieurs enseignants de son Laboratoire et de son équipe)

A propos des thèses

Certes les publications scientifiques sont essentielles pour faire avancer les thèmes d’un Laboratoire et de ses équipes, mais la formation à la recherche, l’accompagnement de thèses, sont également essentiels pour faire avancer et orienter les futurs chercheurs. J’ai « dirigé » et fait aboutir 60 thèses en 31 ans (1979-2010). On peut s’étonner de cet énorme chiffre ! mais c’est le travail d’équipe qui nous a constamment permis de nous ouvrir à la diversité et de faciliter l’expansion sans pour autant perdre de vue l’objectif : analyser comment se construisent réciproquement (et paradoxalement) la personnalisation et la socialisation, de l’enfance à la vieillesse, dans divers milieux et cultures.

« Qui trop embrasse, mal étreint » ? Je répondrai, comme Camus, « je préfère l’embrassement englobant, même si la science nous oblige à resserrer l’attention sur quelque bribe du puzzle » !

Liste des 60 thèses soutenues sous la direction de Pierre Tap
(et accompagnées par plusieurs enseignants de son équipe)
(1979-2010)

1979 Christiane Le Camus
1980 Raymond Koudou Kessié
1983 Abdelhak Serhane
1983 Kacem Kerbel
1986 Alain Savet
1986 Maria de Fatima Souza Santos
1986 Myriam de Leonardis
1986 Odette Lescarret
1986 Raphaël Essienne
1987 Abdelaziz Kailani
1987 Françoise Bousquet
1987 Maria Teresa Pi-Sunyer Peyri
1987 Patricia Derribere
1987 Raymond Fourasté (Thèse d’Etat)
1988 Claude Collado
1988 Françoise Schoenacker
1988 Marie-Paule Tassi – Rabbe
1989 Abdelhak Serhane (Thèse d’Etat)
1989 Claudie Carayon
1989 Marie-Claude Giraudel-Michas
1989 Odile Reveyrand-Coulon (Thèse d’Etat)
1989 Serge Vallon
1990 Diana Diaz
1990 Neide Pereira Nobrega
1991 Raymond Koudou Kessié (Thèse d’Etat)
1992 Carole Philip-Asdih
1992 Claire Safont (Mottay)
1992 Hélène Rouré
1992 Nathalie-Oubrayrie Roussel
1993 Maria de Lourdes Venancio de Vasconcelos
1994 Eva Louvet-Schmauss
1994 Huguette Rouvière
1994 Marie-Christine Albaret Dall-Ava
1995 Anne-Marie Costalat-Founeau (Thèse d’Etat)
1995 Mohamed Mjouti
1996 Christine Bouissou
1996 Florence Sordes-Ader
1996 Slah Eddine Ben Fadhel
1997 Sylvie Esparbès-Pistre
1999 Alicia Lamia
1999 Anne-Marie Cadars-Pronost (Prix de la Fondation de France)
1999 Laurencine Piquemal Vieu
1999 Patricia Vigne
2000 Jamel Zugueib Neto
2000 Lisiane Guitard
2001 Aubeline Vinay
2001 Gwenaëlle Levêque
2001 Jean-Robert Pelissié
2001 Maria Isabel Geraldi Pizzato Stephenson
2001 Maria Odete Nunes
2001 Nayla Nahas
2002 Ana Bela Mendes
2002 Marjorie Poussin
2003 Maria Neves Parada Alves
2003 Serge Lacoste
2003 Silvia Nennig Castanheira
2005 Alexandra Latron Gorsse
2006 Pauline Dalmon
2008 Elisa Vicente
2010 Samuel Antunes

The 60 theses defended under the direction of Pierre Tap (assisted by several teachers of his Laboratory and his team)

About the theses

Of course, scientific publications are essential to advance the themes of a laboratory and its teams, but research training and thesis supervision are also essential to advance and guide future researchers. I have ‘directed’ and completed 60 theses in 33 years (1979-2012). One may be surprised by this enormous number! But it is the teamwork that has constantly allowed us to open up to diversity and to facilitate expansion without losing sight of the objective: to analyse how personalisation and socialisation are reciprocally (and paradoxically) constructed, from childhood to old age, in various environments and cultures.

« Who embraces too much, embraces badly? I would answer, like Camus, « I prefer the all-embracing embrace, even if science obliges us to tighten our attention on some fragment of the puzzle »!

List of the 60 theses defended under the direction of Pierre Tap
(and accompanied by several teachers from his team)
(1979-2012)

1979 Christiane Le Camus
1980 Raymond Koudou Kessié
1983 Abdelhak Serhane
1983 Kacem Kerbel
1986 Alain Savet
1986 Maria de Fatima Souza Santos
1986 Myriam de Leonardis
1986 Odette Lescarret
1986 Raphaël Essienne
1987 Abdelaziz Kailani
1987 Françoise Bousquet
1987 Maria Teresa Pi-Sunyer Peyri
1987 Patricia Derribere
1987 Raymond Fourasté (State thesis)
1988 Claude Collado
1988 Françoise Schoenacker
1988 Marie-Paule Tassi – Rabbe
1989 Abdelhak Serhane (State thesis)
1989 Claudie Carayon
1989 Marie-Claude Giraudel-Michas
1989 Odile Reveyrand-Coulon (State thesis)
1989 Serge Vallon
1990 Diana Diaz
1990 Neide Pereira Nobrega
1991 Raymond Koudou Kessié (State thesis)
1992 Carole Philip-Asdih
1992 Claire Safont (Mottay)
1992 Hélène Rouré
1992 Nathalie-Oubrayrie Roussel
1993 Maria de Lourdes Venancio de Vasconcelos
1994 Eva Louvet-Schmauss
1994 Huguette Rouvière
1994 Marie-Christine Albaret Dall-Ava
1995 Anne-Marie Costalat-Founeau (State thesis)
1995 Mohamed Mjouti
1996 Christine Bouissou
1996 Florence Sordes-Ader
1996 Slah Eddine Ben Fadhel
1997 Sylvie Esparbès-Pistre
1999 Alicia Lamia
1999 Anne-Marie Cadars-Pronost (Fondation de France Prize)
1999 Laurencine Piquemal Vieu
1999 Patricia Vigne
2000 Jamel Zugueib Neto
2000 Lisiane Guitard
2001 Aubeline Vinay
2001 Gwenaëlle Levêque
2001 Jean-Robert Pelissié
2001 Maria Isabel Geraldi Pizzato Stephenson
2001 Maria Odete Nunes
2001 Nayla Nahas
2002 Ana Bela Mendes
2002 Marjorie Poussin
2003 Maria Neves Parada Alves
2003 Serge Lacoste
2003 Silvia Nennig Castanheira
2005 Alexandra Latron Gorsse
2006 Pauline Dalmon
2008 Elisa Vicente
2012 Samuel Antunes

In the IDREF list of thesis titles some of the references are doubled when the document is in both paper and film or digital form :


Propos sur intégrité, intégration, …dialogue à retenir !




Michelle Bergadaà
Emeritus Professor of the University of Geneva – President of the Institute for Research and Action on Fraud and Plagiarism in Academia (IRAFPA) – Présidente de l’Association OVSM – Présidente de la Fondation FERE


Michelle Bergadaà a envoyé le message suivant à Pierre Tap

Bonjour, Je vous ai invité à l’instant à rejoindre le Linkedin de l’IRAFPA, car ce que nous y (cherchons et) publions pour les sciences de l’intégrité correspond de près à vos centres d’intérêts et à votre curiosité naturelle. N’hésitez pas à me contacter directement pour toute question. Belle fin de week end et meilleurs messages, Pr. Michelle Bergadaà, Emeritus Professor Université de Genève. Présidente de l’Institut International de Recherche et d’Action sur la Fraude et le Plagiat Académiques


AUJOURD’HUI
Pierre Tap a envoyé le message suivant à 15:08

Merci Michelle ! depuis mon hospitalisation j’ai réduit mes activités dans le réseau .. Ceci dit, je ne savais pas qu’il existe des « sciences de l’intégrité » même si je travaille sans doute la dessus depuis toujours ! J’irai voir du côté de IRAFPA !
Un exemple à discuter : voici ce que j’écrivais hier à un ami « Argument : qui trop embrasse, mal étreint ! (habituellement je réponds comme Camus : Je préfère l’embrassement) (englobant), je n’aime pas l’étreinte (resserrante et morcelante) ! ) .. bien sûr la science est du côté contrainte pour resserrement .. mais comment intégrer le puzzle .. Le chercheur serait le fan du puzzle qui n’a pas le modèle global de la figure et qui cherche à ajuster les morceaux ! ..
Bien cordialement, Pierre